LES SAISONS DU COULOIR
- théâtre et chansons -
écriture et jeu
Patrick Mons
Arnaud Gendrel contrebasse
Clarisse Catarino accordéon
Sébastien Sidaner vidéo, scénographie
Thibaud Bertrand vidéo
Nicolas Delbart son
JF Viguié enregistrements, effets sonores
Représentation de chantier à l'issue d'une semaine de résidence
Teaser ICI
Dossier les saisons du couloir (1.67 Mo)
LES SAISONS DU COULOIR Théâtre en alexandrins mais pas que, chansons
EXTRAITS : - dépôt SACD 000244532
LUI (dans la pénombre)
Elle ne disait rien et restait bien en place
Observait les remous sur les lèvres d'en face.
Elle gardait la même ouverture aux paupières
Qui donnait au visage comme un air de prière.
Bavarder n’était pas couché dans le contrat,
Il était convenu qu’il n’y eut point d’extra...
Ses yeux en ambassade se portaient au devant
En discrètes valises, diplomatiquement.
(il s'approche du tulle et on devine son visage derrière celui de la femme)
Quand je réalisai que c'était moi en face
Et que dans ce regard j'avais trouvé ma place
Je lui parlais déjà depuis un bon moment
Je voyais tout en elle, devinais ses tourments
Je cinglais sur les mots, je ramais en surface
Naviguais de plus belle pour que rien ne m'efface
De l'horizon d'entre ses cils où scintillait
Ce reflet vacillant aux yeux qui me brillaient
Nous comptions sans le dire combien d'hommes et d'êtres
S'étaient trouvés parqués derrière nos paupières
Sans y trouver jamais la couleur de leur vie…
- Mais personne jamais, ne demande un devis ?
(les musiciens s'interrompent à leur tour)
Je remarquais bientôt sous les lueurs changeantes,
Ses pupilles fendues, aiguisées et tranchantes
Qui s'ouvraient tout en grand puis se rétrécissaient
Se rétractaient encore puis de nouveau s’ouvraient
Il me semblait entendre une mastication
Un murmure léger dans l’iris en action...
Mais je n'avais plus peur et sans le moindre cri
Me laissais dépiauter comme un poulet trop cuit
Dont les chair ramollies n’adhèrent plus à l’os
… Volaille figurant au menu de la noce !
Je n'étais pas en reste et je le dévorais
Nos prunelles, nos yeux, nos chairs s'incorporaient
Nous nous sommes ainsi chiqués, mâchés, sniffés
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à renifler
De nos maigres squelettes répandus sur nos hanches
Que de la poudre d’os, que de la poudre blanche